Résumé du livre
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d’eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s’arrête. Autour d’eux s’agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au cœur d’une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l’on risque de se perdre sans aucun bruit.
« Elle a cru qu’elle pouvait résister. Elle a cru qu’elle pouvait faire face.
Elle s’est habituée, peu à peu, sans s’en rendre compte.
Elle a fini par oublier la situation antérieure, et le contenu même de son poste, elle a fini par oublier qu’elle travaillait dix heures par jour sans lever la tête.
Elle ne savait pas que les choses pouvaient basculer ainsi, sans retour possible.
Elle ne savait pas qu’une entreprise pouvait tolérer une telle violence, aussi silencieuse soit-elle. Admettre en son sein cette tumeur exponentielle. Sans réagir, sans tenter d’y remédier. » – citation du livre Les Heures Souterraines
Mon avis
Mathilde est une jeune cadre, veuve, maman de deux enfants. Elle s’accroche à son travail d’Adjointe du Directeur Marketing comme à une bouée de sauvetage, celle qui l’empêche de tomber vers le fond. Alors quand son chef la pousse de plus en plus sur le côté, jusqu’à l’évincer complètement c’est le trou noir, le début de l’enfer.
Thibaut, lui est un amoureux transi. Il s’accroche à une femme Lila qui ne l’aime pas en retour. Le jour où il se décide à partir, il se sent triste, démuni et réalise combien son travail en tant que médecin a été la seule chose qu’il n’est jamais bâti.
Ce livre c’est l’histoire de deux solitudes. Delphine de VIGAN pose un regard cruel mais juste et touchant sur le monde parfois impitoyable de l’entreprise et des gens seuls qui se croisent chaque jour, au détour d’une rue, d’un métro, d’un parc…
Bien sur toutes les entreprises ne sont pas aussi impitoyables que ça, mais ayant vécu une expérience plus ou moins similaire je me suis tellement retrouvé dans la description de Mathilde, les mots étaient véritablement bien choisis : cette sensation de culpabilité constante : ai-je dit ou fait quelque chose de mal pour qu’on m’évince ? Cette remise en question totale de soi, de ses compétences, ces personnes qui nous font sentir comme des moins que rien, comme inutiles, cette dépossession totale de ces moyens, ce besoin de devoir se rattraper en faisant des heures ou du travail supplémentaire alors que ça ne va jamais et que quoi qu’il arrive ça n’ira jamais, le fait de s’accrocher coute que coute à ce poste quitte à y laisser de sa personne et de sa santé.. Vraiment ce livre est d’une justesse parfaite.
J’ajoute juste un petit bémol sur le fait qu’en revanche il est un peu anxiogène, le sujet est lourd et aucune note de gaieté n’est présente… !
«Il voudrait être loin, en être plus loin. Il voudrait que le temps soit déjà écoulé, ce temps incompressible par lequel sa souffrance devra passer, six mois, un an. Il voudrait se réveiller à l’automne, presque neuf, regarder l’entaille comme une fine cicatrice.
Il s’agit d’organiser le temps jusqu’à ce qu’il puisse revivre.
Meubler, en attendant que ça passe. » — citation du livre Les heures souterraines
Et vous, avez-vous lu « Les heures souterraines» de Delphine de VIGAN ? Dites-moi en commentaire ou par message ce que vous en avez pensé !
A très vite, Pauline ♡